Ma voiture a 200 000 km

Tu dois probablement lire le titre et te dire que je me suis trompée de blog. Ou alors tu te dis que c’est toi qui t’es trompé d’endroit. Eh bien non! Je voulais aujourd’hui faire une grande analogie.

Tu vois, pendant 10 ans, j’avais un permis de conduire que je n’utilisais pas. Parce que j’avais peur.

J’avais peur de conduire. Une peur bleue, alimentée par des accidents successifs dans mes premières années de conduite, puis l’opinion de mes proches et mes fausses croyances.

M’asseoir devant un volant de voiture, c’était de la torture!!

Je me rappelle une fois, je fréquentais un homme et il m’a simplement demander de m’installer au volant pendant qu’il essayait de sortir du banc de neige. Je tremblais derrière le volant. C’en était trop.

Est-ce que tu reconnais ici ton enfant quand tu lui demandes d’aller sur le pot? Il tremble, c’est trop!

L’affaire, c’est que ça ne se règle pas tout seul!! L’histoire que je te raconte date de quelques années déjà, et je n’étais toujours pas capable de prendre le volant ensuite.

Si tu me suis le moindrement sur les réseaux sociaux, tu sais que j’anime beaucoup d’activités et donc que je transporte beaucoup de matériel. Eh bien je me suis obstinée pendant des années à me déplacer avec mon matériel en transport en commun.

Un jour, quelqu’un a osé m’accompagner dans ma peur

De la même manière que tu dois accompagner ton enfant dans sa peur du pot, mon conjoint actuel m’a assis devant le volant d’une voiture et petit à petit, il m’a fait conduire de plus longues distances, dans des circonstances plus intenses, avec des obstacles plus grands. Quand il voyait que j’atteignais un point de saturation, on arrêtait et on recommençait le lendemain.

Je te cacherai pas ici que ç’a été dur. Il a dû, à de nombreuses reprises, m’accompagner et m’aider.

Mais il ne m’a pas lâchée, jamais. De la même manière que tu ne dois pas lâcher ton enfant. Nous avons passé des heures au téléphone pendant que j’étais sur le route. Il s’assurait que je rentrais en un morceau. Jusqu’au jour où j’ai été capable prendre la route sans l’appeler.

Et là tu te dis “claudine tu es un adulte”

Exactement!! Je suis un adulte et j’ai eu besoin d’accompagnement, d’aide et de bienveillance. Imagine ton enfant! Il n’a pas encore toute sa maturité émotionnelle, il ne comprend pas encore ce qui se passe dans sa tête, pourquoi il a peur. Tu dois l’accompagner dans tout ça!

Et ce n’est certainement pas en attendant que le problème va se régler. J’ai attendu dix ans avant de reprendre le volant; en dix ans je n’ai fait que cultiver la peur encore plus.

Tu es l’adulte, c’est à toi d’aider ton enfant à cheminer dans sa peur de faire caca ou d’utiliser le pot. Du mieux que tu peux, avec toutes tes connaissances et tes expériences.

Il y aura certainement des moments où ce sera plus difficile, où toi-même tu auras les émotions dans le tapis. C’est permis de prendre une pause, de ralentir, mais pas d’abandonner.

Ton enfant a besoin de toi!!

Si tu as besoin de plus de soutien ou de support, tu peux m’envoyer un courriel bonjour@claudinegagnon.com