Les styles d'intervention | quand et pourquoi?
J’avais envie aujourd’hui, à la suite d’une situation vécue avec un enfant, de parler des styles d’intervention. Régulièrement, je donne de la formation à de jeunes gardiens d’enfants et je leur explique comment intervenir dans plusieurs situations.
Quand je le fais, je me rend compte que plusieurs ciblent mal les meilleurs moments pour les meilleures interventions.
Parfois, on a donc l’impression soit d’être trop sévère, ou on perd le contrôle parce qu’on ne l’a pas été suffisamment.
La Croix-Rouge Canadienne, dans son manuel de Gardiens Avertis, a répertorié 4 types d’interventions que j’apprécie particulièrement. Je vous les explique donc :
L’approche démocratique
C’est celle que j’utilise 98% du temps. Je donne le choix à l’enfant, tout en fixant des balises.
Par exemple, si l’enfant doit manger un fruit, je lui offre une pomme ou une orange.
Ainsi, il a l’impression d’avoir le contrôle et on évite les frustrations. Ça va te servir quand tu vas devoir intervenir pour une urgence.
À ce moment-là, j’utilise l’approche autoritaire.
Il y a un danger imminent et je dois intervenir sur le champ.
Je n’ai pas le temps de mettre des SVP, Merci et de donner le choix.
Je ne dirai pas “Timothé, je vois que tu veux courir de la rue, que tu aimes bien la sensation d’asphalte sous tes pieds, mais tu dois marcher soit sur le gazon ou sur le trottoir”
Par le temps que j’aie terminé ma phrase, Timothé va se faire frapper par une voiture.
J’exagère, mais à peine. Donc quand l’enfant met sa sécurité ou celle d’autrui en danger. J’utilise un ton et une formulation ferme et directe. Par la suite, je m’asseoie avec lui pour lui expliquer pourquoi.
l’approche bienveillante
J’utilise cette approche quand les émotions de l’enfant sont si fortes que je dois l’aider à répondre à ses besoins. Par exemple, un enfant qui s’ennuie atrocement de sa mère partie en voyage et qui refuse de manger.
Je peux lui offrir un repas qui lui fera plaisir. Parce que ce qui est important pour moi à ce moment-là, c’est qu’il mange et non pas qu’il aie ses portions de fruits et légumes recommandées dans le guide alimentaire canadien.
Les enfants sont des êtres humains, avec des émotions, et des fois il faut faire ce qu’il faut pour les aider à passer par-dessus leurs émotions.
Parce que toi aussi, des fois, tu te fais un mac’n cheese ou des ramens comme souper, avoue-le donc!
L’approche détachée
Si tu as déjà travaillé le moindrement avec moi, tu sais que c’est celle que je privilégie, au grand dam de certains adultes.
Cette approche-ci vise l’autonomie. À 125%!!
Ça ne signifie pas que je me cache dans une autre salle sur mon ordinateur ou mon cellulaire; ça signifie que j’interviens uniquement lorsque nécessaire. Je suis présente, disponible, à l’écoute. Les enfants le savent, je peux même le leur répéter:
Je suis là si tu as besoin, mais je sais que tu peux y arriver.
J’observe pour pouvoir donner un coup de main lorsque ce sera nécessaire. Mais je n’ai pas besoin de me précipiter pour régler le conflit, ou empiler les blocs à la place de l’enfant. Je le laisse, dans toute sa maturité et son autonomie, régler son conflit.
Parce que mon rôle, dans toutes ces approches, c’est d’amener l’enfant vers l’autonomie. Plus tard, il devra apprendre à vivre en société et être autonome. Donc je ne peux pas le materner toute ma vie.
Si tu as besoin de plus de soutien ou de support, tu peux m’envoyer un courriel bonjour@claudinegagnon.com