Survivre avec un terrible two
Il vient des vagues dans ma vie où ma clientèle comporte plus d’enfants de 18 mois à 3 ans. Communément appelés des trottineurs.
Une fois, en discussion avec mon conjoint, après une enième crise dans ma semaine, il me dit :
Toi, Claudine, tu ne dois pas croire à ça, le terrible two
Pis tu sais quoi? Il avait tord. Du haut de toute ma bienveillance et mon ouverture au fait que chaque enfant est un être à part entière, je crois au terrible two. Dur comme fer!
Sauf que le terrible two a une explication. Et quand on la comprend, on comprend aussi mieux comment gérer ça et nos journées deviennent Oh! combien plus faciles.
2 ans, c’est l’âge où ils peuvent tout faire, mais ne comprennent pas qu’ils n’ont pas le droit de tout faire
Autrement dit, ils veulent tout décider. L’enfant de deux ans a besoin de pouvoir. Comprenons bien : Il vient de passer les deux premières années de sa vie enfermé dans un corps où on pouvait le déplacer un peu n’importe où. Il comprend qu’il peut bouger, se mouvoir. Crier, mordre, faire le bacon. Non seulement ça implique que je ne peux rien lui imposer. Mais en plus je réagis fortement quand il agit de la sorte.
OMG! Quelque chose qui fait plus réagir maman que son cellulaire qui vibre!
Ici, pas de panique Monique! Tu n’es pas prise avec un enfant bacon pour 18 ans.
D’abord, ta prise de conscience qu’il essaie de comprendre quelles sont les limites du monde extérieur y sera pour beaucoup. Ensuite, tu dois lui expliquer les choses et le préparer à ce qui s’en vient. C’est primordial.
Donc, je vais lui annoncer. Timothé, je dois aller aux toilettes et il n’y en a pas dans le parc. Alors dans 10 minutes nous allons quitter le parc.
Même avec l’annonce, je te jure que la crise sera inévitable. Alors, je lui explique.
Timothé, je sais que tu aurais aimé jouer plus longtemps, mais je dois aller aux toilettes. Nous reviendrons demain.
Ça se peut fort bien que tout ça n’aide pas à calmer la crise, surtout si tu approches de la sieste. Prend ça avec humour. J’ai déjà fait un trajet de quinze minutes entre le parc et la maison à me faire demander une banane. Ça ressemblait un peu à ça :
-Bananeeeee
-J’en ai pas, à la maison.
-Bananeeeee
-Maisoooonnn
-Bananeeeeee
-J’en ai paaaaaas
-Bananeeeeeee
-Bananeeeeee
Ici, je m’étais sincèrement amusée à faire comprendre à l’enfant que sa demande ne changerait rien. Je n’avais pas de banane et la maison était loin. Il a fini par simplement me trouver drôle.
Une autre intervention qui fonctionne assez bien est de donner le maximum de faux choix à l’enfant. Les deux ans aiment choisir; ils ne comprennent pas qu’au final, c’est l’adulte qui choisit.
Donc plutôt que d’imposer un fruit, on offre une pêche ou une poire. Plutôt que de dire de s’habiller, on demande “que veux-tu mettre?” On offre un choix fermé et l’enfant sent qu’il a du pouvoir.
Juste avec ces trois trucs-là, tu devrais t’en sortir pas pire! Essaye-ça et parle-moi en !